Insolite...

Araignées scotchées au plafond

Quand on drogue une araignée, ses toiles s'en ressentent: de gauche à droite, les travaux de cobayes respectivement sous marijuana, benzédrine, caféine et hydrate de chloral.

CHIMIE: Les araignées qui ont pris de la marijuana sont tellement défoncées qu'elles laissent tomber leur toile au beau milieu du tissage. Et celles qui ont pris de l'hydrate de chloral, un produit anesthésiant, s'écroulent à peine le travail commencé.

C'est en constatant l'effet de ces substances sur les arachnides que les chercheurs du Centre Marshall de vol spatial de la Nasa, en Alabama, ont pensé à utiliser les araignées pour tester les effets toxiques de certains produits chimiques (1). En effet, le délicat tissage d'une toile exige que l'araignée soit en pleine possession de ces moyens. Du coup, le moindre trouble neurologique provoqué par une substance toxique se traduit par d'énormes défauts dans la toile. Défauts qui diffèrent selon les substances ingérées.

Dans un deuxième temps, les chercheurs américains ont donc testé la benzédrine, une drogue stimulante de la famille des amphétamines, sur leurs nouveaux cobayes. Ils ont alors constaté que les araignées se mettaient à l'ouvrage avec beaucoup d'enthousiasme, mais malheureusement peu de méthode. Comme si elles avaient égaré le plan de la toile.

Quant à la caféine, c'est bizarrement le substance qui perturbe le plus les petits arachnides dont les tentatives de tissage sous son influence ne ressemblent strictement à rien.

Les chercheurs de la Nasa envisagent maintenant de construire un modèle intégrant les différents types de toile pour tester les effets toxiques de nouvelles substances.

(1) New Scientist (29//04/95)

Eurêka, 16 Mai 1995,

Nathalie Levisalles.

Découverte d'un insecte âgé de 39 millions d'années dans une pierre d'ambre.

Un insecte âgé de 39 millions d'années et appartenant à l'espèce des strepsiptères a été découvert dans une pierre d'ambre, a indiqué jeudi l'Université allemande de Iéna (est).

Selon le Pr Hans Pohl, cet insecte mâle est le plus vieux et le plus gros de son espèce découvert jusqu'ici dans le monde. La bête préhistorique, appelée "Protoxenos janzeni" fait huit millimètres de long, alors que ses congénères actuels, des parasites qui se nichent dans d'autres insectes, ne mesurent que deux à six millimètres.

Les mâles d'aujourd'hui ne vivent que deux heures, le temps de trouver une femelle et de se reproduire sans se nourrir. "Leur vie très courte se résume à + voler et aimer +", a expliqué le professeur Pohl, précisant que le Protoxenos janzeni se nourrissait.

Les strepsiptères tirent leur nom de la forme en éventail des ailes des individus mâles.

L'insecte se trouvait piégé dans un morceau d'ambre acheté à un collectionneur par le musée régional de Hesse (ouest) à Darmstadt, qui l'a confié au département de zoologie de l'Université de Iéna.

© H.Pohl-Université Jena-Zoom

AFP, 13 Janvier 2005

Berlin.

L'arithmétique n'a rien à voir avec le développement des cigales.

Invasion

Magicada -Photo.Balabusta-Zoom-

Pour expliquer que les cigales Magicada n'émergent, sous leur forme adulte, que les treize ou dix-sept ans, les biologistes avaient émis une hypothèse élégante. Elles auraient évolué ainsi car, 13 et 17 étant des nombres premiers (sans diviseur), aucun prédateur ne pouvait se caler sur leur cycle. Que nenni! Selon Peter Grant, de l'université de Princeton (États-Unis), la découverte de l'espèce Okanagana rimosa, dont le cycle est de neuf ans, montre que ce phénomène est plutôt lié au développement nymphal des insectes, qui aurait évolué par sauts de quatre ans à partir de la forme ancestrale. Ce qui permet d'expliquer l'absence d'un cycle de onze ans pourtant sans diviseur lui aussi.

E.K.

Science&Vie N°1056 -Sept.2005.

Derniers mouvements du cercope avant

le décollage. (M.Burrows, Nature) //Clic>2005...

Et que ça saute !

Plus fort que la puce au concours de saut en hauteur, ça existe : la médaille d'or revient au cercope (Philaenus spumarius) affirme Malcolm Burrows dans la revue Nature datée d’aujourd’hui. Ce petit insecte de 6 mm de long peut sauter jusqu'à 70 cm de haut, un record pour sa taille explique le zoologue britannique. Pour atteindre ces sommets, le cercope exerce une force représentant 414 fois son poids, contre 135 fois pour la puce, 8 fois pour la sauterelle ou 2 à 3 fois pour l’homme. Entre les premiers mouvements perceptibles et le décollage de l’homoptère, il s’écoule moins d’une milliseconde, a constaté Burrows.

L’insecte utilise ses pattes arrières pour sauter, relativement courtes et légères mais propulsées par des muscles puissants qui, selon Burrows, ont la capacité d’accumuler de l’énergie avant le saut et de la libérer brutalement.

Le Nouvel Observateur 1999-2000.

Sience&Vie

L'adhésif du futur grâce aux poils d'un coléoptère
Stuttgart (Allemagne), le 3 novembre 2006. Puissant, réutilisable, lavable: c'est l'adhésif que Stanislav Gorb de l'Institut Max Planck pour la recherche sur les métaux a conçu en s'inspirant des chrysomélidés, coléoptères cousins des scarabées. Ces grimpeurs ont les pieds tapissés de micropoils (140micromètres) en forme de champignon qui exploitent les forces de Van der waals, forces d'attraction électromagnétiques agissant au niveau moléculaire. Les chercheurs ont ainsi réussi à fabriquer un moule assez fin pour réaliser un "tapis" adhésif en plastique, aux performances remarquables: 5cm2 suffisent à "coller" un objet de 100gr. sur un mur.

P.G. Science &Vie, février 2007.

Une guêpe possède l'art de se faire obéir du cafard

En le piquant à la tête, la guêpe parasite Ampulex compressa fait d'un cafard un "zombie", qu'elle n'a plus qu'à guider vers son nid pour l'offrir en pâture à ses larves. Frédéric Libersat et ses collègues de l'université Ben-Gurion du Néguev (Israël) viennent de découvrir le secret de ce comportement. En fait, une première injection paralyse temporairement les pattes avant de la blatte, ce qui permet à la guêpe d'effectuer une seconde injection en ciblant précisement les ganglions céphaliques, le système nerveux central des insectes. Le cafard devient alors très docile. D'après les chercheurs, la substance injectée bloque l'action de l'octopamine, un neuromédiateur impliqué dans les comportements complexes. En administrant à une blatte un composé inhibant les récepteurs à octopamine, les scientifiques ont ainsi obtenu le même résultat que la guêpe parasite.

Direct Injection of Venom by a Predatory Wasp into Cockroach Brain

E.H. Science &Vie, février 2008.