(...) Il se proposa de mettre aux grenouilles
mâles de petites "culottes de vessie" bien
fermées sur le derrière, et serrées
par des cordons. -" Si les cordons ne lâchent pas,
cette expérience va m'apprendre des faits bien
curieux."
Mais l'expérience est difficile à mener
à bien car les grenouilles ont tôt fait de
se débarrasser du vêtement. Enfin, Il y
réussit :
1) en perçant les deux trous de façon
qu'il ne reste entre eux deux que la largeur du
derrière ou peu davantage ;
2) en ne donnant qu'à peu près le
diamètre de la cuisse à ces trous ;
3) en cousant quelques points sur les cotés et
près des cuisses après que la culotte a
été passée. Mais ce qui assure le
tout, c'est que j'ai donné des bretelles à
ces culottes. Je les fait passer sur les bras de la
grenouille mâle, sous la tête, entre son
corps, et celui de la femelle.
Les femelles ainsi accouplées à ces
mâles en "caleçons" libèrent des
œufs qui pourrissent mais ne se transforment pas en
têtards.
... Spallanzani trouve, à l'intérieur du
caleçon, quelques gouttes de liqueur transparente.
Une nouvelle expérience s'impose alors. Il
prélève dans le ventre d'une grenouille des
œufs vierges, de ces œufs qu'il sait par
expérience , ne pas pouvoir se développer
spontanément, et il les baigne de la semence
recueillie dans le fond des caleçons. Quelques
jours après, il constate que les œufs se
développent normalement, tout aussi bien que s'ils
eussent été naturellement
fécondés par le mâle.