Insolite...

Aspirateur de chasse

La langue de caméléon est collante comme du papier tue-mouches.

L'animal est un redoutable prédateur, plus vif et plus efficace que l'iguane.

Mais ramener son agilité à une simple affaire d'adhésif serait lui faire insulte.

Un muscle de sa langue la transforme en une puissante ventouse, capable de retenir des proies aussi grosses que des oiseaux.

Et quand le muscle ne fonctionne plus, même le plus petit criquet peut venir narguer le reptile à courte distance sans craindre d'être avalé.

Photo.Valérie

A. Herrel et Al,

"The Journal of Experimental Biology"

(Octobre 2000)

 

Un caméléon malgache passe plus de la moitié de sa vie dans son oeuf 

Chez le caméléon malgache Furcifer labordi, seulement 12 mois s'écoulent entre la ponte d'un oeuf et la mort de l'individu qui en est issu. C'est la durée de vie la plus courte jamais observée chez un tétrapode, d'autant qu'il reste ... 7 mois à l'état d'embryon! Ainsi, tous les individus naissent, grandissent et meurent simultanément. Un cycle qui fait que parents et petits ne se connaissent jamais.

 

O. R., Science & Vie

Septembre 2008 .

 
On a retrouvé le scinque terrifiant

Le sinque terrifiant de Bocourt (Phoboscincus bocourti), lézard de 50cm. de longueur, a été retrouvé en Nouvelle-Calédonie. Ce lézard connu par un unique exemplaire collecté vers 1970 n'avait jamais été observé depuis et était présumé disparu. C'est un chercheur du département de Systématique et évolution du Muséum, Yvan Ineich, qui l'a capturé en décembre dernier, sur un îlot au large de l'île des Pins. M. Ineich a photographié et filmé l'animal avant de le libérer. Il l'a observé de jour, "ce qui contredit l'hypothèse communément admise d'un mode de vie nocturne.". "En fait, explique-t-il, si on l'observe si rarement c'est qu'il vit probablement très haut dans les arbres." Le scinque terrifiant possède des dents longues, courbes et acérées, et c'est sans aucun doute un super-prédateur redoutable de lézards et probablement d'oiseaux. La redécouverte de ce lézard sur un îlot minuscule pourtant prospecté par de nombreux spécialistes des reptiles est "un véritable message d'espoir pour les personnes qui se battent pour préserver la biodiversité des territoires d'outre-mer", estime M. Ineich.

@Julie.Halatas

Dossier BIOsciences N°19,

(Mai - Juillet 2004)

Un lézard choisit le sexe de son rejeton 

En contrôlant sa température corporelle, un lézard femelle d'Australie Eulamprus tympanum, est capable de décider du sexe de son futur rejeton. Le sexe de nombreux reptiles ovipares, tels que les crocodiles, est déterminé par la température du nid dans lequel l'oeuf s'est développé. Mais avoir découvert le même phénomène chez une espèce vivipare a de quoi surprendre, dans la mesure où les reptiles ont une température corporelle plus ou moins constante, expliquent Kilie Robert et Michael Thompson, de l'Université de Sydney. Les deux chercheurs ont découvert en laboratoire, dans une population d' Eulamprus tympanum uniquement composée de femelles, que celles-ci avaient maintenu leur température corporelle à 32°C et n'avaient donné naissance qu'à des mâles. Dans la nature, mâles et femelles voient le jour en proportion égale. Eulamprus tympanum, comme de nombreux autres reptiles vivipares, vivent dans des régions montagneuses. Cet environnement frais, suggèrent Robert et Thompson, peut rendre plus facile la possibilité pour la femelle d'équilibrer le rapport entre les sexes pour s'adapter aux besoins du groupe, capacité qui semble perdue dans les climats plus chauds.

Dossier BIOsciences N°9,

(Novembre - Janvier 2002)

"Femelles lézards: des lesbiennes et des sauteuses",

C'est sous ce titre que le magazine Time publia l'article dans lequel Crews rapportait ses observations sur le Cnemidophorus, le lézard à queue en fouet.

Le  Cnemidophorus fait exception dans le monde reptilien car il se reproduit par "parthénogenèse". Autrement dit, sa reproduction peut se faire à partir des oeufs pondus par la femelle sans qu'un mâle ait à les féconder. Cette espèce représente donc un champs d'observation idéal pour étudier certains aspects de l'évolution de la sexualité qui ne peuvent être isolés et analysés chez les espèces à comportement sexuel normal où l'hérédité masculine vient toujours constituer un facteur de complication.

Dès que Crews entreprit ses travaux sur le Cnemidophorus, il remarqua ce qui, à première vue, était un comportement bizarre. Ces lézards sans vie sexuelle -puisqu'ils n'ont pas besoin de s'accoupler pour se reproduire- couvrent parfois leurs congénères tout comme le font d'autres lézards au comportement sexuel normal.

Comportement sexuel du C. uniparens (redessiné par Stevens W. Allison d'après Myers, 1990)

(...) La séquence paraît relativement simple. Une femelle joue un rôle actif et monte sur le dos d'une femelle passive, recourbe sa queue autour du corps de sa partenaire de sorte que leurs organes sexuels entrent en contact, donne des secousses du cou et du dos et chevauche ainsi sa compagne pendant une à cinq minutes.

Tous les biologistes admettent que c'est bien là ce qui se passe. C'est sur la signification à donner à ce comportement que leurs avis divergent. (...) Les manoeuvres d'approche habituelles, l'attitude au cours de la copulation semblaient remarquablement similaires à celles que Crews avait observées au moment de l'accouplement chez d'autres espèces proches à comportement sexuel ordinaire. La dissection et la palpation des lézards mettaient en outre en évidence leur signification sexuelle. On constatait que l'animal courtisé était actif sur le plan de la reproduction, "ses ovaires contenaient de grosses follicules pré-ovulaires, alors que l'animal courtisant, ou bien était en période d'inactivité reproductrice, ou bien venait de terminer son ovulation, et ses ovaires ne contenaient que de petites follicules peu développées". Cette différence soulevait des questions d'ordre général quant au rôle joué sur le plan de la sexualité par cette pseudo-copulation, comme, par exemple, une fonction possible d'amorçage des mécanismes reproductifs. (...)

Lepidodactylus-lugubrisEncyclopédie...

Harry Collins & Trevor Pinch,

"Tout ce que vous devriez savoir sur la science".

Le plus petit lézard du monde...

Avec 16 millimètres de long, le Jaragua Sphaero (Sphaerodactylus ariasae) est le plus petit lézard du monde, mais également le plus petit des 23 000 espèces de reptiles, oiseaux et mammifères confondus selon ses découvreurs, deux biologistes qui l'ont déniché sur une île des Caraïbes, Beata, au large de la République dominicaine. Les deux chercheurs américains -Blair Hedges et Richard Thomas-, qui ont déjà repéré une cinquantaine d'espèces nouvelles dans la région, agissent pour la préservation de la biodiversité. Difficile en effet de protéger des espèces dont on ignore encore l'existence!

Ce gecko nain, vit dans le parc national de Jaragua, dans l'île de Beata et l'île d'Hispaniola. Toutefois, selon les 2 biologistes, alors qu'elle vient à peine d'être découverte, cette nouvelle espèce serait déjà menacée d'extinction.

Sphaerodactylus

Caribbean Journal of Science.

Décembre 2001.

  Un iguane au tribunal...

Premier cas de procès pour "lancer d'iguane" dans l'histoire de la justice britannique. Igwig, l'iguane, installé dans sa cage, des feuilles de laitue éparpillées autour de lui, a assisté lundi au procès de sa maîtresse, une hôtesse de l'air à la retraite, au tribunal de Newport, dans l'île de Wight. Igwig est là en tant que pièce à conviction. Susan Wallace, l'accusée nie pourtant les faits. Connue sur l'île comme "la dame au lézard" , Susan est accusée de lancer d'iguane intempestif. Les habitués de l'Anchor Pub ont témoigné. Quand elle a bu une pinte de trop, Susan Wallace aime jeter son reptile d'un mètre de long à la tête des gens. Elle a même fait le coup à des policiers qui avaient pris Igwig pour "une écharpe très colorée". Une écharpe qui les aura mis K.O.

Susan Wallace s'est défendue devant le juge en précisant que son iguane "avait probablement sauté pour prendre sa défense". "Igwig n'était pas content, il est devenu tout marron", a-t-elle ajouté. Le tribunal a déclaré l'hôtesse de l'air coupable et reporté au mois d'avril la condamnation pour "conduite inappropriée". En attendant de savoir à quelle sauce la justice anglaise va traiter Susan Wallace, Igwig a été rendu à sa maîtresse.

A.P. (à Londres)

27 Février 2002.

Les détecteurs des crocodiliens

Les crocodiliens -alligators, caïmans et autres crocodiles- sont de redoutables tueurs, grâce à leurs bosses hypersensibles situées le long de leurs mâchoires et qui leur permettent de détecter le moindre frémissement à la surface de l'eau. Les petites enflures en question, pas plus grosses que l'ongle de notre petit doigt, sont criblées de minuscules crêtes semblables à des poils disposés le long des mâchoires supérieures et inférieures. Ces organes sont connectés à un faisceau de nerfs hypersensibles et couverts d'une fine couche de peau, deux fois moins épaisse que celle qui enveloppe le corps de l'alligator. Daphné Soares, de l'Université du Maryland, et ses collègues ont mené leurs travaux sur des alligators du Mississippi (Alligator mississipiensis): ces animaux se sont montrés aptes à ressentir et localiser exactement l'impact d'une unique goutte d'eau tombant dans leur bassin, se retournant immédiatement et se dirigeant vers cet endroit comme vers une proie. Les alligators n'ont cependant cette faculté que lorsque leur mâchoire repose au fil de l'eau et que la partie inférieure de leur gueule est immergée: ils se sont montrés incapables de distinguer et se diriger vers l'endroit où la surface de l'eau était perturbée si leur tête était complètement hors de l'eau, ou au contraire entièrement immergée. Les vingt-trois espèces de crocodiles vivant aujourd'hui sont pourvues de ces récepteurs ultra-sensibles, et les marques visibles sur l'os de la mâchoire de l'animal montrent que leurs ancêtres préhistoriques les avaient aussi. D'ailleurs, ce système de détection a probablement aidé ces créatures à survivre après plus de 65 millions d'années.

Dossier BIOsciences N°12,

(Août - Octobre 2002)

Il n'y a plus de crocodile au Sahara; 

FAUX... Le zoologiste allemand Wolfgang Böhme a découvert une population relique de crocodiles du Nil dans le sud de la Mauritanie.

Dossier BIOsciences N°3,

(Mai - Juillet 2000)

Crocodile herbivore

Les crocodiles des temps modernes ont une terrible réputation mais certains de leurs ancêtres étaient moins avides de chair fraîche, selon les recherches d'un scientifique e Chicago. Des crocodiles étaient vraisemblablement herbivores, il y a 70 millions d'années. Le Simosuchus clarki serait devenu végétarien, comme le montre sa mâchoire, en raison de la concurrence pour se nourrir avec six autres espèces de crocodiles vivant au nord-ouest de Madagascar. "Les Simosuchus sont partis à l'extrémité de l'île et ont bénéficié d'une source de nourriture dont les autres crocodiles ne disposaient pas, les plantes". a expliqué Greg Buckley.

Simosuchus.clarki

Dossier BIOsciences N°5,

(Novembre - Janvier 2001)

Les crocodiles sont-ils imprévisibles ?

L'IMAGE a fait le tour du monde. Steve Irwin a voulu impressionner les visiteurs de son zoo au mois de janvier en donnant à manger à un crocodile de 4 mètres de long tout en tenant dans son bras gauche son ... fils, âgé d'un mois. La vidéo de cet acte insensé a provoqué un vent de folie aux Etats-Unis, où les documentaires animaliers de cet australien rencontrent un énorme succès. "Ses capacités parentales ont été immédiatement comparées à celles de Michael Jackson", qui avait balancé son bébé au dessus de la rambarde du balcon de sa chambre d'hôtel à Berlin, explique l'hebdomadaire australien The Bulletin.

La réputation de casse-cou de set homme n'est pourtant plus à faire. Dans tous ses documentaires diffusés sur le réseau Discovery, cet ancien chasseur de crocodiles a l'habitude de se jeter dans la boue pour se coucher sur des reptiles furieux, et il adore attraper à mains nues les serpents les plus venimeux de la planète. Ce "Crocodile Dundee" tout en chair et en os explique que ces coups d'éclat sont le résultat de ses nombreuses années d'expérience.

Steve Irwin rappelle ainsi qu'il a reçu un python pour son sixième anniversaire et que son père lui a enseigné l'art d'attraper les crocodiles à l'âge de 9 ans. Cet Aussie qui ne quitte jamais son short et sa chemisette kaki estime contrôler toutes les situations périlleuses dans lesquelles il aime être filmé. L'article du Bulletin tend toutefois à prouver le contraire.

Les crocodiles "sont imprévisibles. C'est aussi simple que cela", résume dans le magazine Malcom Douglas, un éleveur de reptiles de Broome, au nord-ouest de l'Australie. Les preuves du caractère erratique de ces animaux ne manquent pas. "En 1994, un soigneur de crocodiles expérimenté du Queensland est mort après qu'un crocodile lui ait écrasé le crâne, relate The Bulletin. Plus récemment en 2001, à l'intérieur même du propre zoo de Steve Irwin, à beerwah, sur la Sunshine Coast, au Queensland, un crocodile prénommé Graham -connu pour avoir mordu Irwin en 1992 a attaqué le directeur du zoo, Wes Mannion. Mannion, qui a été hospitalisé pendant douze jours, a eu besoin de 150 points de suture et des agrafes ont été insérées dans sa cuisse."

La plupart des spécialistes estiment que le comportement de Steve Irwin est dangereux car il encourage d'autres personnes à suivre son exemple. "Ce phénomène d'imitation est devenu n tel problème que des avocats américains commencent à se demander s'ils ne devraient pas lancer des poursuites judiciaires contre Irwin au nom de ses fans qui ont été mordus par des serpents, alligators et autres animaux dangereux", révèle The Bulletin. Ce sentiment de révolte aux Etats-Unis semble prendre de l'ampleur de semaine en semaine. "La communauté scientifique spécialisée sur les alligators en Amérique devient de plus en plus hostile à l'encontre d'Irwin, en raison de l'impact qu'il peut avoir sur les jeunes et les personnes impressionnables", expliquait à l'hebdomadaire John Lever, un chasseur de crocodiles du Queensland.

Un code de bonne conduite

La même chose commence à se passer en Australie. L'enfant d'un salarié de son parc a été mordu par un serpent alors qu'il essayait de "faire un Steve". Plusieurs zoos du Queensland ont signé un code de bonne conduite qui stipule: "Une trop grande dramatisation et un sensationnalisme autour du crocodile peuvent avoir un impact négatif sur la perception de la communauté envers ces animaux."

Depuis l'"incident du bébé", comme l'appelle The Bulletin, Steve Irwin tente de calmer les critiques qui se sont abattues sur lui. L'homme a beaucoup à perdre dans cette histoire. En 2002, le magazine économique australien BRW a calculé que Steve Irwin et John Stainton (son principal associé) avaient amassé des revenus de près de 10 millions d'euros.

"Il n'est donc pas étonnant qu'Irwin se soit empressé de présenter des excuses au président de Discovery, qui, via sa chaîne baptisée Animal Planet, diffuse les documentaires d'Irwin à 200 millions d'abonnés dans 130 pays", ironise The Bulletin. Pour l'instant, la chaîne est restée fidèle à son héros, tout comme le fabricant automobile Toyota, dont les 4X4 sont promus par Irwin. "Ces contrats, explique l'hebdomadaire, sont indispensables à l'ancien chasseur de crocodiles pour financer son zoo, qui emploie plus de deux cents personnes."

@Australia.Zoo

Frédéric Therin, Le Monde,

Février 2004.

Les animaux ont pris la fuite

Même si elle peut paraître indécente, la question se pose: où sont passés les animaux ? Au Sri Lanka, un responsable du ministère de l'Environnement a annoncé mardi qu'aucun cadavre d'animal n'avait été retrouvé dans le parc national de Yala, au sud-ouest de l'île, zone la plus éprouvée par le tsunami. Pourtant, des centaines d'éléphants, des léopards et des mammifères vivent dans ce parc. Ces animaux ont-ils bénéficié d'un sixième sens pour s'enfuir et éviter la catastrophe ? Mieux vaut parler de septième, huitième ou neuvième sens. "Certains animaux sont sensibles aux champs électromagnétiques, d'autres à l'humidité ou aux vibrations terrestres...", explique Xavier Bonnet, chercheur au centre d'études biologiques du CNRS. Que des animaux aient anticipé la catastrophe n'a donc rien de farfelu. "Au Maroc, j'ai assisté à la fuite de grenouilles, serpents et lézards juste avant qu'une rivière sorte brusquement de son lit."

Les mammifères sont sensibles à des gammes sonores différentes des nôtres. Le tsunami déferlant moins vite que les ondes sonores, les animaux ont donc dû "entendre" quelque chose. D'autres, sensibles aux vibrations terrestres, ont pu ressentir la secousse du séisme qui avait précédé le tsunami. Toutefois, le commandant de l'équipe d'évacuation de la province d'Aceh, sur l'île de Sumatra, en Indonésie, a déclaré mardi que les cadavres d'animaux domestiques s'y mélangeaient à ceux des humains. Les bêtes du Sri Lanka ont eu plus de temps pour fuir...

Laure Noualhat, Libération,

Décembre 2004.

Pas de lézard pour les crocos

Quand Luc Fougeirol évoque le "king" des reptiles, on ne sait finalement plus de quoi il parle. S'agit-il bien des crocodiles, alligators, caïmans et gavials, mis en vedette cette semaine par Montélimar, qui accueille le congrès mondial des spécialistes des crocodiliens ­ nom générique de ces différents mastodontes ? Ou ne parle-t-il pas simplement de lui-même, chargé d'organiser l'événement à deux pas de sa Ferme aux crocodiles, centre touristique unanimement salué par les participants ?

Depuis lundi, plus de 250 congressistes de 43 nationalités différentes sont réunis dans la Drôme, sous l'égide de l'UICN (Union internationale de conservation de la nature). Après Gainsville aux Etats-Unis en 2002 et Darwin en Australie en 2004, c'est la première fois que ce congrès se tient en Europe. Une consécration pour Luc Fougeirol, qui dit avoir raté son bac avec mention et élevé son premier crocodile à 14 ans. Le regard noyé dans une épaisse crinière, l'homme reste néanmoins aussi placide que les reptiles dont il raffole et salue les participants comme autant d'amis venus des quatre coins du monde le temps d'une joyeuse fête.

Optimisme. La rencontre mêle scientifiques, éleveurs, dilettantes passionnés, mais également tanneurs et grands commerçants de peaux, tous concernés par la survie de l'animal. «Grâce au ranching, on prélève des oeufs dans la nature, on élève les animaux en captivité pour ensuite vendre leur peau, ce qui permet de financer la sauvegarde et la réintroduction des crocodiliens dans leur milieu naturel», rappelle Fritz Huchzermeyer, vétérinaire en Afrique du Sud et membre du Crocodile Specialist Group (CSG), entité de l'UICN.

Cette 18e édition se caractérise par une forte présence de francophones, habituels grands absents des manifestations internationales. Une dizaine d'Africains, du Mali ou du Burkina Faso, ont ainsi pu financer leur déplacement. De même que Jean-Pierre Austruy, qui élève les quatre espèces de caïmans présentes en Guyane ­ seul territoire français où l'on trouve ces reptiles dans la nature ­, dont le caïman noir, le plus menacé.

Vieux de 230 millions d'années, le crocodilien demeure largement méconnu. En témoignent les déclarations du paléontologue Jean-Michel Mazin (CNRS-université de Lyon) : "En termes de parenté, les crocodiliens sont plus proches des oiseaux que des serpents et des lézards." Si on dénombre 180 espèces de crocodiliens fossiles, leurs descendants n'en comptabilisent, eux, que 23 ­ contre 2 600 espèces de serpents, 1 900 de lézards ou 450 de tortues. L'heure est pourtant à l'optimisme. "Dans les années 70, 90 % des espèces étaient menacées d'extinction, précise Dietrich Jelden, président du CSG. Aujourd'hui, seulement la moitié le sont." La principale menace demeure l'homme, qui tue le reptile par crainte et réduit sans cesse son espace vital. Sans oublier la chasse illégale pour la peau, plus que rentable, ou pour la viande. Le crocodile des Philippines, l'alligator de Chine et le faux gavial de Malaisie sont les espèces les plus en danger.

Serre. Ces deux dernières sont notamment présentes à la Ferme aux crocodiles de Pierrelatte, au sud de Montélimar. Créé en 1994 par Luc Fougeirol et son frère Eric, l'établissement est le seul au monde dédié aux crocodiliens sous serre. Les 8 000 m2 sont maintenus à température, entre 17 et 28 °C, grâce aux eaux chaudes... de l'unité voisine d'enrichissement de l'uranium ! Parmi plus de 600 variétés de plantes et de fleurs tropicales, un chemin tortueux permet de découvrir près de 400 crocodiliens de dix espèces différentes (2) et des tortues géantes. Forte de 275 000 visiteurs en 2005, 17 salariés et 2,4 millions d'euros de chiffre d'affaires, la Ferme vient de donner un nouvel espace aux 6 gavials du Gange offerts par le roi du Népal en 2000 en collaboration avec la réserve naturelle de Chitwan (sud du Népal). La Ferme aux crocodiles reçoit également chercheurs et étudiants, et fournit à des laboratoires des oeufs, des embryons, des dents ou du sang pour leurs recherches scientifiques.

"Dans les années 70, 90 % des espèces étaient menacées d'extinction. Aujourd'hui, seulement la moitié le sont."

-Dietrich Jelden, président du CSG-

 

Photo.Julien-Zoom

 

 

Le caïman n'est pas un crocodile

Le terme de crocodile, abusivement utilisé pour désigner l'ensemble des crocodiliens, ne correspond en réalité qu'à une famille de 13 espèces, reconnaissables à un détail. Contrairement aux caïmans (6 espèces) et aux alligators (2 espèces), les crocodiles ont, une fois la gueule fermée, la quatrième dent de la mâchoire inférieure qui dépasse. Quant aux gavials (2 espèces), ils se distinguent aisément grâce à leur museau très fin, long et cylindrique.

Raphaëlle BRILLAUD, Libération

23 juin 2006 .

L'Alligator peut "nager" grâce à ses poumons

Agir sur ses muscles pelviens, thoraciques et abdominaux permet à l'alligator de déplacer ses poumons à volonté... et donc de modifier sa flottaison pour manoeuvrer dans l'eau en toute discrétion, sans bouger ses membres. c'est ce qu'ont découvert deux biologistes américains de l'université de l'Utah (Salt Lake City) en étudiant de jeunes alligators. reste maintenant à savoir si, comme le pensent les chercheurs, un système comparable est apparu chez tous les animaux aquatiques à poumons, reptiles, batraciens et mammifères, en vertu de l'avantage évolutif qu'il procure.

P. G., Science & Vie

Mai 2008 .

Elle a fait un bébé toute seule

Chez les dragon de Komodo, "l'auto-clonage" est apparemment un processus naturel: dans un zoo britannique, une femelle varan a pondu huit oeufs, sans avoir été fécondée.

Zoom

Zoom

"Parthénogenèse"?

Bouée de sauvetage pour les dragons de Komodo, dont seul un quart sont femelles, la parthénogenèse permet à une seule femelle, non fertilisée, de fonder une colonie au sein de laquelle la reproduction sexuée pourrait reprendre le relais. Mais les biologistes craignent que cette reproduction monoparentale ne conduise à la naissance d'individus faibles et à un plus grand risque d'extinction.

 

 

Lyonplus, 21 déc. 2006.

Flora est vierge. Flora est une femelle dragon de Komodo mais, plus insolite encore: Flora a pondu Huit oeufs qui devraient courant janvier 2007 au zoo de Chester, au Royaume-Uni. L'immaculée conception chez les dragons, en quelque sorte. Ce qui a étonné tout le monde sauf  les biologistes publiés dans Nature. Car Phillip Watts, de l'université de Liverpool, et ses collègues, savent, eux, que les varans sont capables de se reproduire par autofécondation. Ils ont même découvert comment.

Car il il avait un précédent: en mars 2006, quatre premiers varans avaient vu le jour au zoo de Londres, sortis d'oeufs pondus par Sungaï, ancienne pensionnaire du parc de Thoiry, dans les Yvelines, mais envoyée outre-Manche  afin d'éviter une union consanguine avec son compagnon et cousin Kinaam, lequel s'est retrouvé à Chester.

Ainsi, pendant deux ans et demi, Sungaï et Kinaam avaient dû faire chambre à part. Mais dès son arrivée au zoo du Regent's Park et avant de rencontrer son nouveau partenaire, Raja, la femelle a pondu des oeufs fécondés, dont allaient éclore en incubation les quatre premiers bébés "européens". Incompréhensible lorsqu'on sait qu'une incubation, chez les varans, dure normalement huit mois.

Or, selon Watts et son équipe, qui ont analyser l'ADN de trois oeufs "couvis" (pourris) parmi les onze oeufs fécondés de Flora, ces "dragonnes" de Komodo pratiquent parfois la parthénogenèse: elles s'autofécondent et produisent des clones d'elles-mêmes. Même chose pour Sungaï: ses quatre premiers bébés étaient dus eux aussi à la parthénogenèse, tandis qu'un autre, sorti de l'unique oeuf viable des six qu'elle a pondu deux mois après avoir copulé avec Raja, est le fruit de ce rapport sexuel. Pour l'heure, les cinq sont sains et se comportent normalement.

 

Soupe au dinosaure

Pendant vingt ans, les habitants de Liudian, dans le Henan, ont réduit en poudre des os énormes enterrés dans leur commune. Ils croyaient vivre sur un cimetière de "dragons volants". Excellent contre l’anémie, les crampes et les vertiges, dilué en soupe ou appliqué en emplâtre sur les fractures, l’os de dragon volant était surtout administré aux personnes âgées et aux enfants. Vendu 4 yuans (0,4 euro) le kilo, il a fait la fortune de quelques-uns. "J’en ai meulé pendant des années, sans savoir que c’était un trésor", a confié un paysan de 85 ans. L’an dernier, des paléontologues attirés par la rumeur sont arrivés de Pékin et du monde entier. Ils ont constaté que les os étaient en réalité ceux de dinosaures vieux de 85 à 100 millions d’années. Fini la soupe de dragon volant !

P.N (à Pékin), Liberation,

06 juillet 2007.

Un reptile marin de 15mètres de long a été exhumé...

Dans l'île du Spitzberg par des paléontologues du Muséum d'histoire naturelle d'Oslo (Norvège). Le fossile, un pilosaure âgé de 150millions d'années baptisé "le monstre", pourrait bien être le plus gros prédateur préhistorique jamais retrouvé, avec des nageoires longues de 3mètres.

On a peut être trouvé des plumes de dinosaures

Sept plumes ont traversé 100 millions d'années, protégées par un petit morceau d'ambre de 4 cm sur 3, pour livrer des informations inédites sur la transition entre dinosaures et oiseaux. Découverts en 2000 dans une carrière de Charente-Maritime, ces vestiges superbement conservés viennent d'être décrits précisément par l'équipe du français Vincent Perrichot, paléontologue au Muséum d'histoire naturelle de Berlin. Grâce à un examen au synchrotron un rayonnement lumineux qui révèle la structure intime de la matière, les chercheurs ont pu décrire les duvets comme de véritables chainons manquants entre les fibres plumeuses désorganisées que portaient certaines espèces de dinosaures et les plumes de vol des oiseaux modernes. En effet, elles cumulent des caractères primitifs, comme son rachis incomplètement fusionné ou ses barbes encore libres, mais une forme commençant à évoquer la plume plane actuelle. Appartenaient-elles à un oiseau véritable ou à un dinosaure ? Les spécialistes n'en sont pas sûrs, mais le morceau d'ambre se trouvait à proximité de dents de dinosaures.

E. R., Science & Vie

Mai 2008 .