Extraits...

La Grenouille bleue

Nous vous en prions à genoux, bon forestier, dites-nous-le ! à quoi reconnaît-on chez vous la fameuse grenouille bleue ?

à ce que les autres sont vertes ? à ce qu'elle est pesante ? alerte ? à ce qu'elle fuit les canards ? ou se balance aux nénuphars ?

à ce que sa voix est perlée ? à ce qu'elle porte une houppe ? à ce qu'elle rêve par troupe ? en ménage ? ou bien isolée ?

Ayant réfléchi très longtemps et reluquant un vague étang, le bonhomme nous dit : eh mais, à ce qu'on ne la voit jamais !

Tu mentais, forestier. Aussi, ma joie éclate ! Ce matin, je l'ai vue : un vrai saphir à pattes. Complice du beau temps, amante du ciel pur, elle était verte mais réfléchissait l'azur.

 

 

Paul Fort.

 

Les grenouilles qui demandent un roi

Les Grenouilles se lassant

De l'état démocratique,

Par leurs clameurs firent tant

Que Jupin* les soumit au pouvoir monarchique.

Il leur tomba du ciel un Roi tout pacifique :

Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,

Que la gent marécageuse,

Gent fort sotte et fort peureuse,

S'alla cacher sous les eaux,

Dans les joncs, les roseaux,

Dans les trous du marécage,

Sans oser de longtemps regarder au visage

Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.

Or c'était un Soliveau,

De qui la gravité fit peur à la première

Qui, de le voir s'aventurant,

Osa bien quitter sa tanière.

Elle approcha, mais en tremblant ;

Une autre la suivit, une autre en fit autant :

Il en vint une fourmilière ;

Et leur troupe à la fin se rendit familière

Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.

Le bon Sire le souffre et se tient toujours coi.

Jupin en a bientôt la cervelle rompue :

"Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue."

Le Monarque des Dieux leur envoie une Grue,

Qui les croque, qui les tue,

Qui les gobe à son plaisir;

Et Grenouilles de se plaindre.

Et Jupin de leur dire:" Eh quoi ? votre désir

A ses lois croit-il nous astreindre ?

Vous avez dû premièrement

Garder votre gouvernement ;

Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire

Que votre premier Roi fut débonnaire et doux

De celui-ci contentez-vous,

De peur d'en rencontrer un pire."

* Jupiter

Jean de La Fontaine.
 

Gustave.Moreau-Zoom

La grenouille qui voulait se faire aussi ronde qu'un oeuf

Plus cornue qu'un dodécaèdre

une grenouille que cette forme excédait

se met en boule se contracte

ne se veut pas une sphère

mais bien un oeuf très exact

Auprès du boeuf elle s'enquiert

Ne pourrais-je point figurer

dans la boutique d'un laitier?

Quelle singulière ambition

dit l'autre, de vouloir être rond.

Mais la grenouille s'obstina

et ce qui devait arriver arriva

et voilà que patatras

elle choit du haut d'un mur

se cassant sur le sol dur

être un oeuf a ses aléas

 

     Raymond Queneau.

 

La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf

 

Le soleil et les grenouilles

Une Grenouille vit un Boeuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,

Envieuse, s'étend et s'enfle, et se travaille,

Pour égaler l'animal en grosseur,

Disant: "Regardez bien , ma soeur;

Est-ce assez ? dites-moi; n'y suis-je point encre ?

- Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ?

- Vous n'en approchez point." La chétive pécore

S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages:

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,

Tout prince a des ambassadeurs,

Tout marquis veut avoir des pages.

Aux noces d'un tyran tout le peuple en liesse

Noyait son souci dans les pots.

Esope seul trouvait que les gens étaient sots

De témoigner tant d'allégresse.

"Le soleil, disait-il, eut dessein autrefois

De songer à l'hyménée.

Aussitôt on ouït d'une commune voix

Se plaindre de leur destinée

Les citoyennes des étangs.

"Que ferons-nous s'il lui vient des enfants ?

Dirent-elles au Sort, un seul soleil à peine

Se peut souffrir. Une demi-douzaine

Mettra la mer à sec, et tous ses habitants.

Adieu joncs et marais : notre race est détruite.

Bientôt on la verra réduite

A l'eau du Styx." Pour un pauvre animal,

Grenouilles, à mon sens, ne raisonnaient pas mal.

Jean de La Fontaine.

Jean de La Fontaine.

Les grenouilles - ARISTOPHANE

Les Fables - ÉSOPE

Batrachomyomachie - HOMERE (?)

 

Le Roi Grenouille

Il était une fois une belle Princesse écervelée. Le Roi, son père, dont elle était l'unique enfant, lui donnait tout ce qu'elle pouvait désirer. Son jouet préféré était une balle dorée qu'elle emportait partout, la lançant et la rattrapant sans cesse.

Un jour, se promenant au fond du parc du château, elle arriva près d'un vieux puits. Elle s'assit sur la margelle, tout en jouant avec sa balle. Hélas ! La jolie balle dorée lui échappa et tomba tout au fond du puits. La Princesse sanglotait, penchée sur le bord du puits quand une voix froide et mouillée lui dit :- Si je vais chercher ta balle dorée au fond du puits, promets-tu de me laisser manger à ta table, de me laisser dormir dans ton lit, et voudras-tu m'embrasser si je te le demande ?

La Princesse se redressa et regarda autour d'elle. Il n'y avait personne ! Elle entendit de nouveau la voix. Cette fois, elle reconnut qu'elle venait du puits. En regardant mieux, elle vit qu'une grenouille lui tenait ce discours !

La Princesse était si troublée qu'elle ne trouva pas étrange qu'une grenouille lui parle. Aussi lui répondit-elle :- Grenouille, je te promets ce que tu veux si tu rapportes ma balle dorée !

La grenouille plongea et ramena la balle dorée de la Princesse. En rentrant au palais la Princesse avait, naturellement, oublié toutes les promesses faites à la grenouille. Mais, pendant le dîner, un bruit étrange se fit entendre à la porte de la salle à manger. Les valets ouvrirent et une grenouille verte, en trois bonds, vint se percher sur les genoux de la Princesse !

Le Roi, furieux qu'un tel animal vint troubler sa majesté de son repas, exigeait des explications auprès de sa fille consternée. La Princesse finit par lui avouer qu'elle avait promis à la grenouille qu'elle pourrait manger à la table du Roi. Elle se garda, cependant, de parler des autres promesses. - On doit toujours tenir ses promesses, dit le Roi. N'oublie jamais cela, mon enfant !

A ces mots, la grenouille commença à manger dans l'assiette de la Princesse. La Princesse ne dit mot, mais elle détestait cette présence humide.

Vint le moment d'aller au lit. La Princesse entra dans sa chambre très anxieuse de ce qu'elle allait y trouver. Elle renvoya ses servantes et tira elle-même les rideaux de son baldaquin.

La grenouille était installée sur son oreiller !

La répugnance et le dégoût de la Princesse étaient si visibles que la grenouille lui rappela : - Le Roi, ton père, a dit que tu devais tenir tes promesses. La Princesse se glissa alors à contrecoeur sous les couvertures.

Mais à peine était elle couchée que la grenouille, se rapprochant de son visage lui dit : - J'ai mangé à ta table, j'ai dormi dans ton lit. Lors, embrasse-moi.

La Princesse ne voulait ni rompre son serment, ni embrasser la grenouille. Elle fit ce que font toutes les dames en difficulté : elle ferma les yeux, pensa à autre chose et effleura de ses lèvres la peau froide et mouillée de la grenouille. Aussitôt, un beau jeune homme se dressa, à la place de la vilaine grenouille. - Belle Princesse, merci. Vous m'avez délivré du mauvais sort qu'une sorcière m'avait jeté il y a cent ans. Je suis le Prince d'un pays voisin et je vous aime. Epousez-moi !

Le Roi fut enchanté de l'histoire, il donna la main de sa fille au Prince et on célébra les noces pendant un mois. Le Prince et la Princesse furent heureux et eurent beaucoup d'enfants !

Jacob & Wilhelm GRIMM

Le crapaud

Que savons-nous? qui donc connaît le fond des choses?
Le couchant rayonnait dans les nuages roses;
C'était la fin d'un jour d'orage, et l'occident
Changeait l'ondée en flamme en son brasier ardent;
Près d'une ornière, au bord d'une flaque de pluie,
Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie;
Grave, il songeait; l'horreur contemplait la splendeur.
(Oh! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur?
Hélas! le bas-empire est couvert d'Augustules,
Les Césars de forfaits, les crapauds de pustules,
Comme le pré de fleurs et le ciel de soleils!)
Les feuilles s'empourpraient dans les arbres vermeils;
L'eau miroitait, mêlée à l'herbe, dans l'ornière;
Le soir se déployait ainsi qu'une bannière;
L'oiseau baissait la voix dans le jour affaibli ;
Tout s'apaisait, dans l'air, sur l'onde; et, plein d'oubli,
Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,
Doux, regardait la grande auréole solaire;
Peut-être le maudit se sentait-il béni,
Pas de bête qui n'ait un reflet d'infini;
Pas de prunelle abjecte et vile que ne touche
L'éclair d'en haut, parfois tendre et parfois farouche;
Pas de monstre chétif, louche, impur, chassieux,
Qui n'ait l'immensité des astres dans les yeux.
Un homme qui passait vit la hideuse bête,
Et, frémissant, lui mit son talon sur la tête;
C'était un prêtre ayant un livre qu'il lisait;
Puis une femme, avec une fleur au corset,
Vint et lui creva l'œil du bout de son ombrelle;
Et le prêtre était vieux, et la femme était belle.
Vinrent quatre écoliers, sereins comme le ciel.
-J'étais enfant, j'étais petit, j'étais cruel;-
Tout homme sur la terre, où l'âme erre asservie,
Peut commencer ainsi le récit de sa vie.
On a le jeu, l'ivresse et l'aube dans les yeux,
On a sa mère, on est des écoliers joyeux,
De petits hommes gais, respirant l'atmosphère
À pleins poumons, aimés, libres, contents; que faire
Sinon de torturer quelque être malheureux ?
Le crapaud se traînait au fond du chemin creux.
C'était l'heure où des champs les profondeurs s'azurent;
Fauve, il cherchait la nuit; les enfants l'aperçurent
Et crièrent: « Tuons ce vilain animal,
Et, puisqu'il est si laid, faisons-lui bien du mal! »
Et chacun d'eux, riant, -l'enfant rit quand il tue,-
Se mit à le piquer d'une branche pointue,
Élargissant le trou de l'œil crevé, blessant
Les blessures, ravis, applaudis du passant;
Car les passants riaient; et l'ombre sépulcrale
Couvrait ce noir martyr qui n'a pas même un râle,
Et le sang, sang affreux, de toutes parts coulait
Sur ce pauvre être ayant pour crime d'être laid;
Il fuyait; il avait une patte arrachée;
Un enfant le frappait d'une pelle ébréchée;
Et chaque coup faisait écumer ce proscrit
Qui, même quand le jour sur sa tête sourit,
Même sous le grand ciel, rampe au fond d'une cave;
Et les enfants disaient: « Est-il méchant! il bave! »
Son front saignait; son œil pendait; dans le genêt
Et la ronce, effroyable à voir, il cheminait;
On eût dit qu'il sortait de quelque affreuse serre;
Oh! la sombre action, empirer la misère!
Ajouter de l'horreur à la difformité!
Disloqué, de cailloux en cailloux cahoté,
Il respirait toujours; sans abri, sans asile,
Il rampait; on eût dit que la mort, difficile,
Le trouvait si hideux qu'elle le refusait;
Les enfants le voulaient saisir dans un lacet,
Mais il leur échappa, glissant le long des haies;
L'ornière était béante, il y traîna ses plaies
Et s'y plongea, sanglant, brisé, le crâne ouvert,
Sentant quelque fraîcheur dans ce cloaque vert,
Lavant la cruauté de l'homme en cette boue;
Et les enfants, avec le printemps sur la joue,
Blonds, charmants, ne s'étaient jamais tant divertis;
Tous parlaient à la fois et les grands aux petits
Criaient: «Viens voir! dis donc, Adolphe, dis donc, Pierre,
Allons pour l'achever prendre une grosse pierre! »
Tous ensemble, sur l'être au hasard exécré,
Ils fixaient leurs regards, et le désespéré
Regardait s'incliner sur lui ces fronts horribles.

-Hélas! ayons des buts, mais n'ayons pas de cibles;
Quand nous visons un point de l'horizon humain,
Ayons la vie, et non la mort, dans notre main.- 
Tous les yeux poursuivaient le crapaud dans la vase;
C'était de la fureur et c'était de l'extase;
Un des enfants revint, apportant un pavé,
Pesant, mais pour le mal aisément soulevé,
Et dit: « Nous allons voir comment cela va faire. »
Or, en ce même instant, juste à ce point de terre,
Le hasard amenait un chariot très lourd
Traîné par un vieux âne éclopé, maigre et sourd ;
Cet âne harassé, boiteux et lamentable,
Après un jour de marche approchait de l'étable;
Il roulait la charrette et portait un panier;
Chaque pas qu'il faisait semblait l'avant-dernier;
Cette bête marchait, battue, exténuée;
Les coups l'enveloppaient ainsi qu'une nuée;
Il avait dans ses yeux voilés d'une vapeur
Cette stupidité qui peut-être est stupeur;
Et l'ornière était creuse, et si pleine de boue
Et d'un versant si dur que chaque tour de roue
Était comme un lugubre et rauque arrachement;
Et l'âne allait geignant et l'ânier blasphémant;
La route descendait et poussait la bourrique;
L'âne songeait, passif, sous le fouet, sous la trique,
Dans une profondeur où l'homme ne va pas.

Les enfants entendant cette roue et ce pas,
Se tournèrent bruyants et virent la charrette:
« Ne mets pas le pavé sur le crapaud. Arrête! »
Crièrent-ils. « Vois-tu, la voiture descend
Et va passer dessus, c'est bien plus amusant. »

Tous regardaient. Soudain, avançant dans l'ornière
Où le monstre attendait sa torture dernière,
L'âne vit le crapaud, et, triste, - hélas! penché
Sur un plus triste, - lourd, rompu, morne, écorché,
Il sembla le flairer avec sa tête basse;
Ce forçat, ce damné, ce patient, fit grâce;
Il rassembla sa force éteinte, et, roidissant
Sa chaîne et son licou sur ses muscles en sang,
Résistant à l'ânier qui lui criait: Avance!
Maîtrisant du fardeau l'affreuse connivence,
Avec sa lassitude acceptant le combat,
Tirant le chariot et soulevant le bât,
Hagard, il détourna la roue inexorable,
Laissant derrière lui vivre ce misérable;
Puis, sous un coup de fouet, il reprit son chemin.

Alors, lâchant la pierre échappée à sa main,
Un des enfants -celui qui conte cette histoire,-
Sous la voûte infinie à la fois bleue et noire,
Entendit une voix qui lui disait: Sois bon!

Bonté de l'idiot! diamant du charbon!
Sainte énigme! lumière auguste des ténèbres!
Les célestes n'ont rien de plus que les funèbres
Si les funèbres, groupe aveugle et châtié,
Songent, et, n'ayant pas la joie, ont la pitié.
Ô spectacle sacré! l'ombre secourant l'ombre,
L'âme obscure venant en aide à l'âme sombre,
Le stupide, attendri, sur l'affreux se penchant,
Le damné bon faisant rêver l'élu méchant!
L'animal avançant lorsque l'homme recule!
Dans la sérénité du pâle crépuscule,
La brute par moments pense et sent qu'elle est sœur
De la mystérieuse et profonde douceur;
Il suffit qu'un éclair de grâce brille en elle
Pour qu'elle soit égale à l'étoile éternelle;
Le baudet qui, rentrant le soir, surchargé, las,
Mourant, sentant saigner ses pauvres sabots plats,
Fait quelques pas de plus, s'écarte et se dérange
Pour ne pas écraser un crapaud dans la fange,
Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton,
Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon.
Tu cherches, philosophe? Ô penseur, tu médites?
Veux-tu trouver le vrai sous nos brumes maudites?
Crois, pleure, abîme-toi dans l'insondable amour!
Quiconque est bon voit clair dans l'obscur carrefour;
Quiconque est bon habite un coin du ciel. Ô sage,
La bonté, qui du monde éclaire le visage,
La bonté, ce regard du matin ingénu,
La bonté, pur rayon qui chauffe l'inconnu,
Instinct qui, dans la nuit et dans la souffrance, aime,
Est le trait d'union ineffable et suprême
Qui joint, dans l'ombre, hélas! si lugubre souvent,
Le grand innocent, l'âne, à Dieu le grand savant.

 

 

Victor Hugo.

"Crapaud boubin"

Pierre Desproges.

Contenu d'un estomac de Bufo marinus.

M. Trenerry.

Les grenouilles et les crapauds sont connus pour retrousser volontairement leur estomac afin d'en expulser le contenu en cas d'ingestion de substances désagréables ou toxiques. Des chercheurs américains et japonais auraient observé que ce "lavage d'estomac" est, en fait, réalisé par la patte avant droite de l'animal qui en vide son contenu. L'estomac des Anoures étant situé légèrement à gauche de leur abdomen et simplement maintenu par deux fines membranes, dont la droite est plus courte que la gauche, il est toujours expulsé du côté droit de la bouche de l'animal. Ainsi, la patte avant gauche le maintient sorti, alors que la droite gratte la paroi de son contenu non apprécié.

Discover.

Mais qu'est-ce qu'ils ont dans la tête ?

( ... ) Le crapaud qui se nourrit de vers réagit à un stimulus horizontal: lorsqu'il voit un objet de forme allongée en mouvement, il se met en position d'attaque. Si le petit ver est à la verticale, il ne se passe rien. Si c'est un bout de papier à l'horizontale, ça marche. Néanmoins, on peut apprendre à ces animaux à modifier ces séquences.

Sylvie Briet,

Libération, le 30 Juin 2002.